Sauf exception, l’attribution des pensions de retraite, quel que soit le régime, est liée à la cessation de l’activité professionnelle ayant ouvert droit à cette retraite.

La reprise d’une activité professionnelle ne répondant pas aux divers critères de dérogation entraîne de fait une suspension du versement de la pension de retraite.

Certaines règles sont modifiées pour les seuls assurés liquidant une première pension de base depuis 2015 :

• jusqu’en 2014, l’obligation de cessation d’activité professionnelle s’appliquait par groupe de régimes de retraite (pour percevoir sa retraite, un salarié, par exemple, devait cesser son activité salariée, mais rien ne l’empêchait de continuer son activité non salariée),
• désormais, l’assuré doit cesser l’ensemble de ses activités professionnelles, qu’elles soient salariées ou non, de droit privé ou de la fonction publique.

Par exception, les assurés liquidant une pension de base avant 55 ans et les bénéficiaires d’une pension de retraite militaire ne sont pas tenus de cesser leurs autres activités pour les percevoir.

Les dérogations communes à toutes les professions [§ 5] sont par ailleurs toujours applicables.

Enfin, la reprise d’une activité professionnelle ne peut, en aucun cas, générer de nouveaux droits à retraite.

Pour les pensions ayant pris effet depuis 2009, un retraité peut cumuler sans restriction sa pension et le revenu d’une activité professionnelle :

• à partir de l’âge légal de la retraite, s’il a cotisé la durée requise pour obtenir sa retraite à taux plein ou, à défaut, à partir de l’âge de départ à taux plein ,
• sous réserve d’avoir liquidé l’ensemble de ses retraites.

Le principe de liquidation de toutes les pensions est désormais assorti d’une dérogation pour celles prenant effet depuis 2015. A moins qu’elles ne puissent être liquidées sans décote, il n’est plus tenu compte des pensions dues par des régimes légalement obligatoires dont l’âge d’ouverture des droits est supérieur à l’âge légal de la retraite jusqu’à ce que l’assuré ait atteint l’âge légal ou l’âge à partir duquel il peut liquider ces pensions sans minoration.

Le salarié liquidant sa retraite avant de bénéficier du taux plein peut cumuler sa retraite avec une activité :

• même chez son dernier employeur, passé 6 mois à compter du moment où il perçoit sa retraite,
• si le total “revenus d’activité + retraite perçue à titre obligatoire” n’excède pas son dernier salaire (ou 1,6 fois le SMIC, si cette solution est plus favorable, lorsque le dernier salaire était peu élevé).

Pour les anciens indépendants ces revenus ne doivent pas excéder, en 2016 :

• 38 616 € pour les professions libérales,
• 19 308 € pour les commerçants et artisans (38 616 € dans certaines zones).

Pour un ancien fonctionnaire le revenu d’activité ne doit pas dépasser 1/3 de sa pension (pas de condition de ressources en cas de reprise d’une activité dans le privé).

Les salariés, commerçants et artisans peuvent liquider une retraite partielle tout en continuant une activité réduite à partir de l’âge minimal de départ à la retraite diminué de 2 ans (et au moins 60 ans).

Principales activités cumulables avec une retraite :

• activités artistiques,
• activités littéraires ou scientifiques à titre accessoire,
• activités juridiques (ou consultations) à titre occasionnel,
• activités bénévoles,
• activités particulières (nourrice, tierce personne auprès de personne âgée…).

Le chef d’entreprise individuelle commerciale, industrielle ou artisanale entre l’âge minimal de liquidation de la retraite et l’âge ouvrant droit à une retraite à taux plein , peut, pendant 6 mois, y poursuivre une activité rémunérée, tout en percevant sa retraite.

En cas d’impossibilité de céder son exploitation pour des motifs économiques, l’exploitant agricole peut poursuivre son activité, pendant 24 mois (durée renouvelable).